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| موضوع: PARCOURS DIDACTIQUE:LA FICELLE ,GUY DE MAUPASSANT السبت يوليو 07, 2012 3:50 am | |
| PARCOURS DIDACTIQUE LA FICELLE GUY DE MAUPASSANT
MOHAMMED RAJ Professeur de Français, lycée Errazi, Settat
Nous proposons d’aborder cette nouvelle à partir de deux notions de base ; à savoir celle d’ « histoire » et celle de « narration ». Cette distinction fondamentale nous permet de montrer que par le terme histoire -fiction selon Lintvelt- on désigne les événements, le contenu à raconter ; et par le mot narration on revoie à la manière avec laquelle l’instance narrante raconte ces événements au lecteur. De là, on peut déduire que le texte narratif est un espace scriptural dichotomisé, puisqu’on y trouve une matière (histoire) et une manière de traiter cette matière (narration). Ce genre de précision nous conduit donc à tirer les remarques suivantes : Au niveau de la narration, l’instance qui prend en charge le récit peut procéder à: - changer l’ordre chronologique des événements (anachronies) ; - garder le silence sur un événement (ellipse) ; - Résumer un événement (sommaire) ; - présenter un événement au moment de son déroulement. (la scène). Ces quatre rapports revêtent une importance capitale, puisqu’ils témoignent des niveaux d’intervention de l’instance narrante dans la diègèse. Le lecteur, en tant que destinataire virtuel, devrait être sensible à toutes ces tentatives de diégétisation de la matière narrative, non seulement pour saisir la portée de l’histoire racontée ; mais surtout pour être capable de déterminer le fonctionnement du récit en tant que discours ayant une structure et une logique intrinsèques. Pourquoi donc l’examen de ces rapports ?
Nous pensons que ces «quatre « techniques » fonctionnent d’une manière pertinente dans l’œuvre et que leur mise en évidence nous permettrait d’interroger les éléments narratologiques qui sous-tendent l’écriture de la nouvelle. Ainsi, tenant compte de cette remarque le parcours que nous suggérons s’articulera sur deux axes essentiels :1-la structure redondante du récit 2- les échos du silence et de la parole dans l’œuvre de Maupassant Parcours premier : La structure redondante du récit : I) un récit en ricochet : En tant que genre littéraire, la nouvelle, comme le conte, se caractérise par la redondance des séquences narratives. Autrement dit, une même séquence peut se répéter selon des déterminations spatiales et temporelles différentes. La Ficelle de Guy de Maupassant ne fait pas exception à la règle, puisque le récit semble fonctionner selon le principe de la redondance qui se manifeste à deux niveaux : événementiel et spatial. A) Au niveau événementiel : Une lecture du récit à partir du schéma narratif quinaire de T. Todorov nous permet de restituer l’histoire comme suit : 1- situation initiale : Maître Hauchecorne trouve le bout de ficelle2- Elément modificateur : Malandain fait sa fausse déclaration. 3- Péripéties : - convocation d’ Hauchecorne devant le Maire, il est accusé d’avoir trouvé la ficelle et gardé le silence sur cet événement. Il en fut indigné, touché dans son amour propre- la nouvelle se répand dans toute la ville. 4- élément de résolution (provisoire) : Marius trouve le portefeuille.5- situation finale : Maître Hauchecorne croit avoir triomphé. Il est tout à fait possible de considérer que cette partie du récit constitue une première séquence ayant un début, une intrigue et une fin. Mais le lecteur s’aperçoit très vite que la situation finale de la première partie est le point de départ d’une autre séquence qui, elle, promet d’autres horizons événementiels. La deuxième séquence peut se lire de la manière suivante : A) situation initiale : Le triomphe provisoire du Maître Hauchecorne. B). élément modificateur : les moqueries du fermier et des gens de Goderville. C) Péripéties : indignation et surprise de M. Hauchecorne D) élément de résolution : absent. E) situation finale : la mort d’ Hauchecorne. L’articulation des deux séquences se fait donc comme suit : 2/B : l’élément modificateur est le même : une accusation non justifiée, avec la différence que dans B, on passe de l’accusation faite par Maître malandain(2) à celle appuyée par les villageois. En fait,. Hauchecorne peut se défendre contre Malandain, mais, seul il ne peut rien contre tout le village, situation qui augure d’un événement malencontreux. - 3/C. Presque les mêmes réactions, les mêmes sentiments caractérisent 3 et C. - 4/D : Marius aurait pu jouer le rôle d’un véritable adjuvant. Son témoignage aurait pu sauver M. Hauchecorne, mais sa condition sociale l’empêche d’agir en tant que témoin. Le (D) note l’absence de l’élément de résolution et prépare, en conséquence, une fin inattendue. En effet, l’absence de l’élément de résolution dans (D) atteste de l’impossibilité de trouver une solution à une situation de toute complexité. Vers la fin du récit, le narrateur dit « … son innocence lui apparaissait confusément impossible à prouver. ». - 5/E La situation finale est le point de départ d’une nouvelle séquence. Avec (E), le rebondissement de l’action est annonciateur d’une situation trouble, puisque le moment où Hauchecorne croit avoir triomphé, c’est le moment où « il lui semblait sentir des propos derrière son dos. ». Il est à remarquer que dénouement et intrigue, triomphe et déception, certitude et incertitude coïncident dans le même espace narratif pour mettre le personnage dans un état psychologique on ne peut plus critique, faisant ainsi de l’histoire raconté un univers d’antagonismes formant le noyau sémantique de la nouvelle. La redondance se manifeste aussi au niveau du choix des unités spatiales servant de cadre aux événements. B- Au niveau spatial: Au niveau spatial, le redondance est annoncée par le retour des mêmes unités spatiales : la rue d’une part et l’auberge de M. Jourdain d’autre part. En tant qu’unité dite intermédiaire, la rue apparaît à deux moments forts dans l’histoire : le premier quand Hauchecorne ramasse la ficelle sous le regard malicieux de Malandain ; le second lorsque, désespéré, Hauchecorne se rend plusieurs fois à cette rue pour reconstituer et expliquer l’événement source de son discrédit. -L’auberge : L’auberge apparaît deux fois dans le récit. En effet, c’est dans ce lieu de repos, de rencontre autour de la table avec les gens du village que les gendarmes viennent chercher M. Hauchecorne. C’est également dans l’auberge qu’il « resta suffoqué » quand on l’a accusé d’avoir cherché un complice (Marius) pour rendre le portefeuille à son propriétaire, Monsieur Houlbrèque. La redondance au niveau de la configuration spatiale a pour corollaire la progression narrative qui s’acheminer vers une tension dramatique incontournable. L’auberge devient alors le lieu où se tissent les premier fils du sort tragique de monsieur Hauchecorne. Cet espace fait office d’un tribunal où l’accusé est ouvertement condamné non par une instance juridique, mais par ses semblables les plus familiers. - La scène : Dans le récit, il y a deux scènes importantes qui se passent, à des moments différents, dans le bureau du maire. Mais si Hauchecorne sort presque vainqueur de la première confrontation avec le maire, puisque ce dernier fut « fort perplexe » et le laisse partir faute de preuves convaincantes ; dans la seconde, le pauvre paysan se trouve acculé à se défendre mais cette fois sans espoir d’échapper au pouvoir destructeur de la malice de Malandain. La technique de la scène, comme procédé théâtrale visant à mimer la réalité et à conférer au récit le caractère de la vraisemblance, laisse le lecteur découvrir de lui-même les différentes réactions des personnages protagonistes.
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